Toulouse : des brigades sanitaires pour identifier les « cas contact » des malades du Covid-19
Les personnes ayant été en contact avec une personne testée positive au coronavirus doivent être dépistées à leur tour. En Occitanie, 250 personnes sont chargées de les identifier. Des brigades sanitaires ont été mises en place en Occitanie.
Depuis le 11 mai 2020, les médecins généralistes peuvent prescrire des tests à leurs patients qui présentent des symptômes du coronavirus. Et si ces tests se révèlent positifs, l’entourage de la personne contaminée doit, à son tour, être testé. Et ce, même s’ils ne présentent aucun symptôme du Covid-19.
En Occitanie, 2% des tests réalisés dans la semaine post déconfinement se sont révélés positifs sur les 16 586 réalisés. Pierre Ricordeau, directeur général de l’Agence régionale de santé d’Occitanie explique : "même si le taux de dépistage positif continue de baisser, le virus circule toujours, la vigilance est requise".
Au premier plan de ce dispositif : les médecins généralistes. Ce sont eux qui prescrivent les tests et qui lancent la recherche de contacts potentiels si les tests s’avèrent positifs. Eux aussi qui, comme les laboratoires, peuvent déclarer les noms des personnes positives sur le logiciel Contact covid.
Tous les cas contacts sont systématiquement rappelés par les conseillers de l’Assurance maladie, pour les informer qu’ils ont été en contact avec une personne testée positive au Covid-19 (dont le nom peut ne pas être diffusé si elle le souhaite) et les inciter à se confiner pendant quatorze jours après leur dernier contact avec la personne dépistée. Les conseillers rappellent ensuite pour un suivi lors de la quatorzaine.
Lors de ces appels téléphoniques, les conseillers de l’Assurance maladie identifient aussi les problématiques d’accompagnement social, la nécessité d’un soutien psychologique, ou encore les besoins de lieu pour se confiner. En effet, les personnes infectées ont le choix de se confiner à leur domicile ou dans un lieu mis à disposition par les préfets. Depuis le 11 mai 2020, seule une personne, dépistée dans l’Aude, a demandé à en bénéficier.
Selon un bilan présenté mardi 19 mai 2020, depuis la mise en place de ces plateformes d’appel portées par l’Assurance maladie à la sortie du confinement, 225 patients ont été testés positifs puis inscrits dans le téléservice contact covid. Des cas répartis dans tous les départements d’Occitanie : c’est dans le Tarn, la Haute-Garonne et le Gard qu’il y a eu le plus de dépistages positifs.
Philippe Trotabas directeur-coordonateur de la gestion de risque à l’Assurance maladie explique : "les cas contacts ont été essentiellement identifiés dans les cellules familiales des malades, ce qui est normal, vu qu’on était en sortie de confinement. On a eu environ deux à trois cas contacts par personne dépistée. Mais ça va forcément augmenter dans les semaines qui viennent".
Coronavirus : 1% des décès surviendraient à domicile, selon Santé Publique France
Les décès à domicile représenteraient 1 % des morts du nouveau coronavirus en France, selon de premières estimations fournies mercredi par l'agence sanitaire Santé publique France, qui donnera un bilan définitif d’ici juin.
« Selon nos premiers éléments, les décès à domicile représenteraient 1 % des morts du Covid, mais il est trop tôt pour donner un bilan définitif. Il sera publié avant fin juin », déclare Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France, dans un entretien au Parisien.
L’agence sanitaire est en train d’analyser les certificats de décès, « qui sont en majorité rédigés sur un document papier où l’on inscrit les causes de la mort », et « seuls 20 % sont électroniques ». « Cela prend donc plus de temps de saisir et numériser toutes les données », explique la professeure Chêne.
Elle regrette au passage que ces certificats électroniques n’aient pas été suffisamment mis en place après la canicule meurtrière de l’été 2003, car « dans cette crise, ils auraient été extrêmement utiles », et elle estime qu’il « faut les généraliser ».
Santé publique France termine par ailleurs une enquête sur 14.000 personnes avec des tests sérologiques, qui permettent de détecter des anticorps du virus dans le sang, annonce la directrice. « Ces chiffres seront dévoilés prochainement. On aura ainsi une photographie, par tranche d’âge et par région, du nombre de personnes qui ont été contaminées », précise-t-elle.
L’ARS annonce 120 « situations sensibles de niveau 3 » en Occitanie
« Je ne souhaite pas communiquer sur le nombre de clusters, a ainsi indiqué le directeur de l’Agence régionale de santé, Pierre Ricordeau. Ce qui est important ce sont les situations sensibles de niveau 3. Elles peuvent être sensibles de différentes manières : soit parce qu’elles concernent des collectivités sensibles (écoles, centre médico-sociaux…), soit parce que ce sont des regroupements de plus de trois cas possibles ou confirmés, soit parce que ce sont des personnes qui ont été en contact avec plus de dix personnes sur un même lieu et dans des mêmes circonstances, comme lors d’un enterrement par exemple. »
Depuis le week-end du 11 mai, 120 « cas sensibles de niveau 3 » ont été identifiés en Occitanie, une quarantaine de cas ont d’ores et déjà été clôturés. « Toutes les situations sensibles sont maîtrisées, il y a eu des dépistages systématiques qui ont été effectués ainsi que du tracing (pour identifier les cas contact, ndlr) », détaille Pierre Ricordeau. Qui précise : 30 % de ces cas sensibles concernaient des écoles, parfois avec simplement des suspicions de cas possibles qui ont été infirmés, ou confirmés dans un certain nombre de cas, comme à l’école de Carmaux, dans le Tarn. 20% concernaient les établissements médico-sociaux.
Sans communiquer sur la localisation de ces « cas sensibles de niveau 3 », le directeur de l’ARS a précisé qu’il y en avait dans tous les départements d’Occitanie. « Dans le Tarn, il y a un peu plus de cas positifs au coronavirus et de cas qui relèvent du niveau 3 », a-t-il précisé. Malgré tout, la situation est plutôt bonne sur le front du coronavirus en Occitanie : « On est sur des tendances baissières depuis fin mars, début avril », indique Pierre Ricordeau.