Mardi 13 février 2018, Edouard Philippe, Premier ministre, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé présentaient la stratégie de transformation du système de santé.
Aujourd’hui, notre système de santé fait face à plusieurs problématiques :
- un trop faible investissement dans la prévention
- le cloisonnement entre la ville, l’hôpital et le médicosocial
- une dispersion des compétences et des investissements
- un déséquilibre structurel : trop d’hospitalisations et des soins de ville insuffisamment structurés
Afin d’y pallier, la stratégie de transformation du système de santé s’articule autour de 5 chantiers :
- la qualité et la pertinence des soins
- les modes de financement et de régulation
- le numérique en santé
- la formation et les ressources humaines
- l’organisation territoriale des soins
1. La qualité et la pertinence des soins au coeur du système de santé
- L’élaboration et la mise en place d’indicateurs de qualité des parcours portant sur les 10 pathologies les plus courantes (comme le diabète ou l’insuffisance rénale). Ce travail est confié à la Haute Autorité de Santé (HAS), pour une systématisation en 2019.
- La mesure de la satisfaction des patients, vis-à-vis du service rendu.
- L’amélioration de la pertinence des soins. Pour cela, les conseils nationaux représentants des professionnels de santé et le collège de médecine générale proposeront plusieurs actions d’ici l’été 2018.
2. Les modes de financement et de régulation
- L’expérimentation de nouveaux modes de rémunération, pour notamment la prise en charge de maladies chroniques.
- La réforme en profondeur de la tarification des soins, en ville, à l’hôpital et dans le secteur médicosocial (objectif : 50% maximum de tarification à l’acte avant la fin du quinquennat).
- L’amélioration de la régulation de l’ONDAM* et notamment l’ONDAM « soins de ville ».
*Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie
3. Le numérique en santé
- L’accessibilité en ligne, pour chaque patient, à l’ensemble de ses données médicales.
- La dématérialisation de l’intégralité des prescriptions.
- La simplification effective du partage de l’information entre tous les professionnels de santé.
Pour cela, une mission e-santé sera mise en place.
4. La formation et les ressources humaines
- L’universitarisation des professions sanitaires et sociales, devant aboutir en 2018.
- L’encouragement des pratiques avancées en soins infirmiers.
- La mise en place d’un service sanitaire des étudiants en santé (mission de prévention à réaliser).
- La réforme du numérus clausus et de la première année.
- La mise en place d’un nouveau contrat social pour les agents de la fonction publique hospitalière.
- La réflexion autour de la gestion du changement au sein des établissements publics et privés.
- La mise en place d’un observatoire national de la qualité de vie au travail des professionnels de santé.
5. L’organisation territoriale des soins
- La structuration des soins de ville. « A terme, l’objectif est que l’exercice isolé devienne l’exception« .
- Le décloisonnement entre les soins de ville et l’hôpital.
- L’expérimentation territoriale où des modèles d’organisation nouveaux seront proposés, afin de prendre en charge la santé de toute une population.
- L’extension du virage ambulatoire à la médecine, et non plus seulement la chirurgie.
- La simplification des aspects administratifs, afin de réattribuer du temps médical et paramédical aux soignants.
Une concertation sera proposée aux professionnels de santé ainsi qu’aux citoyens, de mars à mai 2018, qui ont logiquement leur place dans la réforme du système de santé.
Une feuille de route sera alors proposée avant l’été.
Pour en savoir plus, consultez le dossier de presse du Ministères des Solidarités et de la Santé